Trauma met en scène deux femmes lesbiennes qui ont été (ou le sont toujours) victimes de violence au sein de leur foyer. Sujet rarement traité au théâtre. En outre, il est rare de voir deux femmes seules sur un plateau.
Le texte est de Torsten Buchsteiner. Pour l’écrire, il a enquêté dans les foyers d’accueil de femmes victimes de violence. Il s’agit presque d’un spectacle documentaire.
L’écriture, le développement de l’histoire de Verena (Julie Dumas) et de Kitty (Guillermina Celedon) se tissent progressivement.
Elles mettent du temps à mettre des mots sur ce qu’elles ressentent. Un démarrage du spectacle donc assez lent mais qui finalement reproduit d’une certaine manière leur vécu.
Elles ont donc toutes les deux connu un trauma qu’elles cherchent à dépasser. On se laisse donc porter par leur histoire et l’on partage la pulsion auto-destructrice de Kitty.
Alexandra Lacroix et Andreas Westphalen mettent en scène un spectacle où s’opposent deux forces contraires. L’extérieur où Kitty est seule et vulnérable. C’est à l’extérieur que Marco (son compagnon) la frappe, c’est à l’extérieur que son frère, alors qu’elle n’avait que 15 ans, l’a vendue à ses « amis ». La scénographie met cela en valeur en choisissant de séparer le plateau en deux. Un coté noir (l’extérieur), où le danger règne, et l’autre coté, celui de l’appartement de Verena entièrement blanc. Elle ne sort jamais de cette zone.
Le spectacle commence sur des appels de femmes victimes à Verena qui travaille dans une association. Verena aide ses femmes à prononcer les non-dits, les blessures enfouies. Le spectacle. commence donc sur la violence, la douleur pour finalement basculer dans l’amour, dans la vie. Une ode à cette dernière dans un monde brutal où les femmes ne sont pas assez souvent écoutées et crues. Les deux comédiennes sont excellentes. Elles contribuent fortement à donner un puissant relief à l’histoire qui nous est contée.
Jusqu’au 11 février à la maison des métallos. Tarif promotionnel : 9€ avec le code CIVPBLOG.
Crédit photo : © Adam Krüger