Mme Klein de Nicholas Wright au Théâtre des Abbesses (Théâtre de la Ville). Mise en scène de Brigitte Jaques-Wajeman. Et Haute Surveillance de Jean Genet au Studio Théâtre de la Comédie Française. Mise en scène de Cédric Gourmelon.

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D’abord, Mme Klein au Théâtre des Abbesses à 15h, un spectacle dans lequel les femmes sont mises à l’honneur à travers une histoire cruelle sur la relation mère-fille, en l’occurrence celle de la célèbre psychanalyste Mélanie Klein et de sa fille, analyste elle aussi, Melitta (soit la petite Mélanie) !), arbitrée par Paula, une autre psychanalyste qui éprouve vis-à-vis de la mère et de la fille des sentiments extrêmement ambivalents. Une mise en scène de la très talentueuse  Brigitte Jacques-Wajeman avec trois excellentes comédiennes (Marie-Armelle Deguy, Sarah Le Picard et Clémentine Verdier). Un texte dense qui ne laisse guère de répit au spectateur : doit-on admirer la puissance de la pensée de Mélanie Klein ou s’indigner devant l’abominable mère qu’elle fut ? Melitta est-elle fondée à accuser sa mère d’avoir poussé son frère Hans au suicide ? Quelle que soit la véracité de l’accusation, le spectateur aura du mal à éprouver une quelconque compassion pour Mélanie Klein. ), même si le destin de ces trois femmes allemandes (nous sommes en 1934), exilées à Londres, évoque une histoire qui ne se réduit pas à ces pitoyables affrontements.

Puis, Haute Surveillance mise en scène par un homme, Cédric Gourmelon, avec quatre comédiens. Un spectacle avec une même qualité de distribution et de mise en scène. Il commence avec un homme (le surveillant, Pierre Louis Calixte) qui passe longuement le balai. Il nettoie la salle, la prépare comme s’il créait un espace. L’espace dans lequel trois prisonniers (Jérémy Lopez, Sébastien Pouderoux et Christophe Montenez) vont évoluer. Ils vont s’aimer, se détester, se battre …

Un espace clos qui reflète la cruauté et la banalité du monde.

Un espace quasi onirique où tout se déroule dans une rapide lenteur.

L’éclairage illumine les comédiens. Ils sont tous extraordinaires dans leur violence gratuite et leur incompréhension face au monde extérieur.

Ils « fabriquent des histoires qui ne peuvent vivre qu’entre ces quatre murs ». Ces quatre murs, qui sont à la fois ceux qui les enferment dans leur prison, mais aussi ceux du théâtre. D’ailleurs, la dernière réplique, celle du surveillant « On a tout entendu, tout vu. Pour toi et de ton poste, ça devenait cocasse; pour nous, de l’oeilleton du judas ce fut une belle séquence tragique, merci. », fait sans aucun doute référence au théâtre. En effet de notre place de spectateur l’on assiste passif à une scène tragique, on observe sans être vu, mais pour eux tout cela n’est qu’un jeu mais un jeu où aucun ne sortira indemne.  Une plongée époustouflante dans l’univers, à la fois sensuel et violent, de Jean Genet.

 

Informations Pratiques : 

Mme Klein :

Théâtre des Abbesses
31 rue des Abbesses
75018 Paris

Jusqu’au 20 octobre 2017 à 20h30 dimanche à 15h, relâche le lundi

PUIS EN TOURNEES saison 17-18 :

  • le 7 novembre : MA, Scène Nationale de Montbéliard
  • le 1er décembre : Théâtre de Fontainebleau
  • le 14 décembre : Les Treize Arches à Brives
  • les 24 au 26 janvier : Comédie de Béthune

Et Haute Surveillance :

Studio Théâtre  Galerie du Carrousel du Louvre, place de la Pyramide inversée
99 rue de Rivoli, Paris 1er

Jusqu’au 29 octobre 2017 à 18h30, relâche les lundis et mardis

 

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